Josette Vigne

J'ai vu le bec de la palombe, j'ai vu le bec de la palombe
au bord de la mer tout au bord
j'ai vu la palombe qui dort.

J'ai vu les yeux de la palombe, j'ai vu les yeux de la palombe
au bord de la mer tout au bord
j'ai vu la palombe qui dort.

J'ai vu les ailes de la palombe, j'ai vu les ailes de la palombe
au bord de la mer tout au bord
j'ai vu la palombe qui dort.

Paroles de la chanson "la palombe" du groupe Beline

Ma mère aimait bien cuisiner.
Elle aimait cuisiner pour sa famille, ses amis, ses proches…
Elle aimait aussi goûter de nouvelles saveurs.

Au restaurant, elle prenait systématiquement le plat qu’elle ne connaissait pas , le goût qu’elle n’avait encore jamais découvert.

Elle était curieuse de nouvelles recettes, elle les testait parfois plusieurs semaines à l’avance quand elle devait recevoir. Notamment pour Noël.

Elle avait un goûteur à la maison. C’était mon père. Il était chargé de tester ses nouvelles recettes.

Comme dans sa vie, elle pouvait être, autoritaire comme un grand chef dans sa cuisine.

Dans sa cuisine, dans sa maison, dans sa vie, chaque chose devait être à sa place et les choses devaient être réalisées dans l’ordre.

Alors voici une recette qu’elle aurait appréciée...

Prenez tout d’abord une grande casserole, une grande marmite comme de celles que l’on avait dans le temps en fonte bien lourde. Comme celles qui servaient à Cours (le village ou elle est née dans les monts du lyonnais), comme celles qui servaient à cuire le civet de lièvre ramené de la chasse par ses oncles.

Placez cette marmite au centre d’une grande table. Disposez la famille autour de cette table :

Il y aurait sa grand-mère, la Mame comme on l’appelait et son grand-père ; ses oncles et ses tantes Georges, Ernest, Suzanne, Léon et Mado.

Il y aurait aussi son père, Louis, sa mère La reine. Nous l’appelions comme cela, c’est un diminutif de marraine et ce diminutif lui correspondait bien, la Reine

Il y aurait aussi ses sœurs et ses beaux-frères : Colette et Baby, Monique et René.

Et puis, dans la marmite, ajoutez un petit filet de voyage comme un filet d’huile d’olive.
Il emmènera ma mère des monts du lyonnais au sud de l’Ardèche. Elle y rencontrera mon père Georges.

Épicez le tout avec deux enfants, mon frère et moi.

Ajoutez autour de la table une belle famille, la famille du Moulin, les parents de mon père, ses frères et ses belles sœurs. Gustave et Marthe ; Lucien et Simone.

Dans la marmite, il faudrait saupoudrer une note de sucré, des petits enfants : Gaïa, Clément, Ambre, Fergal. Ma mère aimait bien les plats sucrés salés...

Voilà, le plat est complet, tous les ingrédients sont là, il nous reste à déposer la marmite pour la faire mijoter et pour cela il suffit d’agiter autour de la table une ribambelle de neveux et nièces qui vont faire monter la température : Élisabeth, Marie Paule sa filleule, Alain, Marie Pierre, Philippe, Olivier, Sébastien et je ne vous cite pas les arrières petits neveux et les cousins Jean Jacques et Bernard.

Il ne nous reste plus qu’à se mettre à table, en famille….

C’est à ce moment-là qu’elle était le plus heureuse. Avoir tout ce monde autour d’elle. Avoir préparé à manger pour tous ceux qu’elle aimait.

Servez le plat avec des éclats de rire, des bousculades d’enfants, des parties de cartes ou de jeux.

Dans notre famille, le jeu était un sport familial. Mes parents, mon frère et moi, nous retrouvions souvent autour d’un plateau de jeu. Une véritable compétition.

Aujourd’hui, elle doit certainement être en train de chercher des recettes pour ceux qui ne sont plus ici avec nous, ceux qui sont partis avant elle.

Demain c’est pour eux qu’elle va cuisiner.

A ma marraine,

Aujourd’hui, je tiens à te rendre hommage Josette. Ce n’est pas la chose la plus facile pour moi mais je te dois ces quelques mots…
Grâce à mes parents qui t’avaient confié le rôle de Marraine, nous avons eu une relation particulière. Tu as été un modèle de marraine pour moi, toujours à mon écoute, toujours soucieuse de ma scolarité puis de mes études, de mon travail, de ma famille et de mes enfants. Jusqu’à ces dernières années, tu n’as jamais oublié mon anniversaire. Vraiment Merci pour toutes ces preuves d’amour et ces valeurs inculquées.
Tu m’as fait partager des moments inoubliables, les repas de famille où tu t’appliquais à nous offrir d’excellents plats confectionnés avec passion ; des promenades endiablées car tu adorais marcher ; un voyage dans le Nord de la France et surtout des parties de jeux de société où tu préférais tout de même mener la partie...
Je me souviendrai toujours de ton petit accent du Rhône et tes petites remarques pour me corriger sur la prononciation du mot « pneu » ou encore « lait » qui était bien différente de notre prononciation ardéchoise.
Mais il restera aussi ton souci de perfection permanent pour l’entretien de ta maison et surtout un linge repassé comme je n’en ai jamais vu ailleurs. Malheureusement tu n’as pas dû assez insister sur ces deux derniers points pour mon éducation ménagère…. Il en est de même pour ta passion pour les plantes vertes et les fleurs de ton jardin, qui étaient de toute beauté !
Tu as su m’offrir de ton temps, de ton amour, de ton énergie débordante sans attendre un quelconque retour.

Le 2 mai 2021, Georges ton époux, nous quittait brutalement et rapidement. Ce jour-là, tu m’as appelé tôt le dimanche matin pour m’annoncer la triste nouvelle. Je suis venue te rejoindre le plus rapidement possible pour ne pas te laisser seule en attendant l’arrivée de tes enfants. Je t’admirais une nouvelle fois, tu faisais preuve d’une force inébranlable. Tu ne laissais rien transparaître.

Les mois se sont écoulés et la maladie s’est installée. Tu passais tes journées à attendre Georges, un coup il était au marché, un coup au garage bref il n’arrivait jamais… Lors d’une visite, j’ai osé te parler de la téléassistance et tu m’as gentiment envoyé promener en me disant « non mais ça je n’en n’ai pas besoin, c’est pour les vieux ; pas pour moi ! ».

Puis il y a eu la chute fatale, qui t’a conduit à l’hospitalisation et qui t’a empêché de rentrer à ton domicile. Je t’ai rendu visite entre Noël et le Jour de l’An, ton état s’était dégradé, je ne pense pas que tu m’aies reconnue. Samedi dernier, avec beaucoup de tristesse, je suis venue te dire au revoir mais tu étais déjà loin… Tu semblais paisible entourée des tiens.

Tu m’as accompagné à l’Eglise pour mon premier sacrement, je suis là aujourd’hui pour te confier A Dieu et te permettre de retrouver Georges et tous les défunts qui t’étaient chers.
Repose en paix Josette et encore merci pour tout ce que tu m’as transmis…

Josette, c’est ce 15 mars 2025 qu’on te dit adieu, qu’on te rend un dernier hommage. Tu rejoins Georges qui t’a tant manqué ces dernières années.
Tu étais une femme énergique, une femme de valeur : optimiste, souriante, sincère, portant grand intérêt à la famille. Un exemple de ce que signifie vivre avec détermination et gentillesse.
Pour faire un retour en arrière, je me suis remémorée quelques moments particuliers que nous avons vécus ensemble.
Je repense à l’école primaire quand tu m’accueillais chaque lundi, ton jour de repos (et de grand ménage) pour partager le repas de midi. Petite anecdote à ce sujet : il était obligatoire de manger des artichauts… qui m’ont écœuré à vie ; d’ailleurs on en parlait encore 50 ans après … et 2ème obligation : mettre les patins à l’entrée de l’appartement (j’ai compris plus tard que le parquet en bois était si fragile…). Cela fait sourire aujourd’hui mais ce sont de vrais moments de vie à tes côtés.
Sans oublier le rituel repas du lundi soir au Moulin où, tous les quatre, vous échangiez sur les actualités du moment, les dernières nouvelles du coin ou encore l’évolution de vos jardins respectifs.
Comme on l’avait dit à Georges : à toutes les réunions de famille que ce soit baptêmes, communions ou anniversaires, votre présence était indispensable et vous étiez là.
Nous gardons tous ces souvenirs heureux dans un coin de notre cœur ; tu nous manqueras profondément mais tu ne seras jamais oubliée.

Intervention lors de la cérémonie au cimetière :
Maman, nous l'avons tous maintes fois constaté, aimait recevoir les gens, et si, par pudeur, elle exprimait peu ses sentiments, son sourire en parlait de lui-même.
Elle mettait un point d'honneur à prendre soin de ses proches, de son entourage et de toutes les personnes qui leur étaient chères, parents ou amis. Et elle aimait cuisiner, témoignant, entre autres, de cette prévenance, de cette bienveillance, dont elle et Papa nous manifestaient et que vous êtes nombreux à en avoir témoigné. Je suis fier de ce que mes parents étaient.
Elle aimait aussi être entourée de ses proches, multipliant les invitations le dimanche ou pour les fêtes annuelles. La famille s'est autour d'elle et de Georges rassemblée à d'innombrables reprises et je suis certain, qu'à vous voir chacune et chacun, nous tous rassemblés aujourd'hui autour d'elle, la rend heureuse.
Maman aimait également beaucoup les plantes et les fleurs. Alors que Papa faisait pousser les légumes dans le jardin au bord de l'Ibie, elle passait des heures à entretenir le jardin de la maison, à piquer et repiquer ses fleurs, à couper celles qui étaient fanées pour mieux faire pousser les suivantes. A la belle saison, un tableau multicolore s'offrait à nos yeux. Et rares étaient les pièces dans la maison qui échappaient à l'invasion des plantes et pots de fleurs, notamment en hiver. Et quand bien même, cela ne suffisait pas : s'y ajoutaient à son grand plaisir, très souvent, de magnifiques bouquets de fleurs coupées.
Le printemps n'est aujourd'hui plus très loin mais il n'en est qu'à de timides promesses. Toutefois nous vous proposons, par un dernier geste, de lui permettre d'emporter avec elle, les 1ères fleurs cueillies dans son jardin, celle d'un laurier - thym vigoureux qui a profité de son absence ces derniers mois pour prendre ses aises. Ainsi, sera-t-elle, un peu dans son univers pour cette dernière étape.
Maman aimait aussi les voyages, les découvertes, les sorties. Ce voyage-là est un peu particulier : elle le fait pour rejoindre Georges dans sa dernière demeure. Ou plutôt non : elle le fait avec lui, car elle n'a jamais admis la séparation dont nous lui parlions ces trois dernières années. Allons donc, après 621 ans de vie commune, c'était impensable !
Il était bien là et encore là, à prendre ses repas qu'elle continuait à cuisiner pour deux, ne manquant pas de lui sortir son assiette sur la table. Il était là, également, dans le salon, assis le soir sur le canapé à regarder la télé. Elle lui parlait et elle pestait, comme avant, parce qu'il ne lui répondait pas toujours.
C'est toi qui a raison, Maman. Papa est effectivement bien là à tes côtés aujourd'hui et, je suis convaincu que vous allez ainsi continuer tous deux ensemble pour l'éternité, car l'amour est plus fort que la raison, l'amour est plus fort que la mort.

N'ayant pu être présents aux obsèques de josette nous tenons à vous présenter nos plus sincères condoléances en ces moments douloureux

Une grosse pensée à ses enfants et petits enfants … prends soin de papi et de ton mari Josette . On t’embrasse . Reposes en paix